Concert de MotörHead à Istres

Publié le par JC


Hier soir, je suis allé à Istres, à L’Usine, pour voir MotörHead. Pour l’occasion j’ai spécialement revêtu mon t-shirt « MotörHead Bastard », ce qui a fait beaucoup rire Caroline… grrrrr bon passons… je fais comme si je n’avais rien entendu et je pars avec le CD « No sleep at all » dans la voiture.
Je  n’avais pas de ticket d’entrée et le concert était annoncé complet partout, donc aussitôt mon frère retrouvé sur le parking, nous nous sommes mis en quête d’une place pour moi.
Un type, qui avait dû nous entendre, nous propose rapidement une place pas trop chère.
Yeah !!!
Nettement plus détendu, reste plus qu’à attendre le show, nous rentrons dans la salle.
Quelle erreur !  A l’intérieur la salle n’est pleine qu’à moitié  et il y fait déjà une température terrible, qu’est ce que ça va donner quand MotörHead va jouer et que tout le monde sera là ?
On verra bien.
On a l’impression de faire un saut dans les années 80, que du bonheur, partout les fans arborent des blousons recouverts de patchs de groupes de métal légendaires, Accept, AC/DC, Iron Maiden, les grosses rangers sont de sortie, tout le monde ou presque porte un t-shirt de groupe, Voivod, Metallica, Wasp et  pas seulement les « demi-vieux-adolescents-attardés comme moi, non même des petites nanas ou des jeunes types sont au couleurs du métal.
C’est trop beau de voir tout ça, le métal n’est pas mort bien au contraire, il est en train de revivre, pour preuve, la tournée MotörHead est presque pleine de partout en France et dans des grandes salles en plus, des zéniths et autre pas juste des petits clubs.
Venir voir MotörHead ce soir, c’est venir voir quelque chose de vrai, les fans ne s’y trompent pas. Depuis les débuts du groupe, le fil n’a jamais été rompu. Ce n’est pas comme aller dans un « concert-musée », voir une reformation chic de papis du rock lassés de leurs cures de désintox. en mal de fric et des pages people, non c’est MotörHead, le vrai avec Lemmy, le pur héros du rock authentique, qui a tout traversé pour arriver jusque-là devant nous.
C’est le même groupe avec la même hargne qui a bercé mon enfance, mon adolescence et aujourd’hui ma vie d’adulte. (Bon je m’emporte revenons au concert).
Le premier groupe comme toujours on s’en fout, on est là pour MotörHead, après un rapide coup d’œil, on reste au bar tranquillement sur les chaises. On se préserve pour la suite, on est rentré trop tôt il fait super chaud.
Au changement de groupe, on file en salle occuper le terrain en plein milieu, ici la chaleur est pire, les portes sont ouvertes mais ça ne fait pas une grosse différence. La salle est sympa, par contre comme souvent par très bien conçu, la hauteur de la scène est trop basse, le sol n’a pas de pente non plus, donc on ne verra pas grand-chose.
MotörHead arrive enfin, tout le monde hurle à mort, le son est incroyablement fort on est loin de la loi qui interdit de dépasser 105 dB, héhéh le groupe doit garder sa réputation.
Le mix est vraiment bon, mais je ne peux pas rester plus qu’un morceau sans protection pour les oreilles. De là où nous sommes on voit décidément pas grande chose, il faut faire 2m 50 de haut pour voir la basse de Lemmy, on bouge, on va devant. La remontée de la salle, au travers du public compact, est  dure. Il faut littéralement nager au milieu du flot humain en pleine tempête, arrivé à 5 mètres de la scène, les remous sont terribles, le pit est en éruption.
Un immense pogo agite une centaine de bêtes humaines, il faut traverser pour atteindre la zone plus calme aux pieds de Lemmy. Je me lance dans cette lave humaine, je suis cueilli au passage d’un bon coup de poing à la mâchoire, mes dents claquent, je me coupe la langue.
J’avais oublié cette douce sensation de fraternité virile. Les coudes sont des boucliers durs comme des cailloux, nous parvenons à traverser cette tourmente  pour s’échouer sur la falaise des dos du premiers rangs. On est à 1m80 de Lemmy, c’est beau, c’est grand, c’est une légende du Rock qui est là, aussi bon que toujours, il hurle dans son micro. La salle pousse, la pression sur les premiers rangs est formidable, s’ils lâchent prise alors d’autres pourront prendre leurs places, ils tiennent bon, tout le monde tient le coup. Sur scène ça redouble de puissance.
Une basket s’écrase sur  mon crâne, ça aussi j’avais oublié, le slam diving, des types se jettent depuis le public sur le public. C’est le feu, les corps compressés les uns contre les autres sont chauffés à l’extrême, l’odeur âcre de la sueur  est presque palpable. On ruisselle l’eau par tous les pores de la peau,  Parfois on doit repousser un type qui a ôté son t-shirt, c’est gluant et visqueux.  Certains, probablement sous l’effet de la pression, font même de gros prouts terriblement malodorants, je dois dire ici que c’est vraiment pas bien.
La lutte pour garder notre place est sans pitié, un énorme coup de poing arrache de mon oreille la protection anti-bruit, le son et le coup me vrille le cerveau. Malgré l’aide de Ben et de mon frère impossible de retrouver cette putain de protection au milieu de la bataille.
Je dois rebrousser chemin si je veux garder mon tympan droit…
Que de joies pendant ce concert, MotörHead, si besoin était, a prouvé une fois de plus que c’était un grand groupe de légende. C’est avant tout le spectacle d’une forte amitié qui nous à été donné. La maîtrise des musiciens est totale, la scène est leur environnement naturel. L’âge n’a rien enlevé à leur fougue, tout est intact depuis 1975. Ce concert était vraiment un grand moment.

Publié dans petitcouillu

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